Le Syndicat Mixte Veyle Vivante exerce depuis 2018 la compétence de Gestion des Milieux Aquatiques et Prévention des Inondations (GEMAPI) sur le territoire du bassin versant de la Rivière Veyle.
La restauration morphologique des rivières du territoire, fortement artificialisées au fil des siècles pour satisfaire à divers usages de l’Homme, constitue l’un des enjeux prioritaires de l’activité du Syndicat. C’est dans ce contexte que s’inscrit la restauration morphologique de la Veyle au lieu-dit La Frétaz.
CONTEXTE HISTORIQUE :
Déjà en 1830, la Veyle avait fait l’objet d’un aménagement de son lit (déplacement, rectification et exhaussement) pour l’exploitation du moulin de la Frétaz, situé jusqu’en 1842 sur la commune de Saint-André-sur-Vieux-Jonc, en bord de Veyle le long de la voie communale. Puis, suite à une ordonnance réglementaire du 12 juillet 1842, le moulin a été déplacé sur la commune de Péronnas et un canal a été creusé afin d’acheminer l’eau au moulin.
Le propriétaire actuel du moulin ayant renoncé au droit d’eau associé, il a procédé au comblement du canal d’alimentation, laissant l’ancien bras de décharge comme seul axe d’écoulement du débit de la rivière. Ce tronçon présente une faible qualité écologique en raison de son caractère rectiligne, sa morphologie transversale, l’absence de végétalisation des berges, et l’envasement de son lit. Il ne fait l’objet d’aucun usage spécifique, à l’exception de la pêche pratiquée par les adhérents de l’association locale « La Veyle » de Servas-Lent-Dompierre.
C’est dans ce contexte, et après plusieurs années de concertation, que le syndicat a proposé de mettre en œuvre ce projet de renaturation de la rivière, en intégrant au mieux les souhaits des pêcheurs, des riverains et de la commune.
DESCRIPTION DES TRAVAUX :
Le projet retenu a permis de recréer un lit mineur à la Veyle dans l’application des principes de « solutions basées sur la nature », dans ses dimensions morphologiques, hydrauliques et écologiques, tout en retenant le meilleur compromis entre les objectifs ainsi visés et les coûts à engager.
L’ancien cours de la Veyle canalisé d’environ 200 mètres linéaires (ml) situé en amont du vannage a été remblayé et un nouveau lit méandriforme d’une longueur de 500ml a été créé en rive droite, à la lisière de la parcelle boisée.
Les berges sont protégées par un enrochement végétalisé aux endroits qui le nécessitent du fait du nouveau tracé, et les abords sont en cours de végétalisation afin qu’ils retrouvent rapidement un aspect naturel :
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- Ensemencement de l’ensemble des surfaces travaillées à partir de semences prairiales locales récoltées sur des prairies naturelles du bassin versant de la Veyle.
- Plantations de boutures de saules arbustifs début 2023 en pied de berges afin d’assurer des habitats aquatiques de qualité grâce à leur système racinaire et leurs branches retombantes. Elles auront également un effet important sur les processus morphologiques de la rivière.
- Les plantations d’arbres et arbustes seront réalisées au cours de l’hiver 2023/2024. Les deux rives seront plantées sur la surface de « bande enherbée » majoritairement par un mélange d’arbres et arbustes, tous d’essences locales. Ces plantations seront réalisées en retrait de la berge afin de maintenir un accès pour les pêcheurs.
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D’autre aménagements tel qu’un poste de pêche en bois, une aire de pique-nique et des zones stabilisées permettant le stationnement de véhicules complètent cet aménagement.
POUR VOTRE PARFAITE INFORMATION :
Montant des travaux :
Le montant total des travaux est évalué à 236 580 € TTC, financé :
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- à 50 % par l’Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse,
- à 30 % par la Région Rhône Alpes,
- à 20 % autofinancés par le Syndicat Mixte Veyle Vivante
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CRITERES PRIS EN COMPTE DANS LA CONCEPTION DE CE PROJET :
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- Critère géomorphologique :
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- se rapprocher des caractéristiques naturelles de la Veyle dans ce secteur avant les travaux de chenalisation
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- Critère géodynamique :
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- retrouver le fonctionnement naturel de la rivière en permettant l’érosion et le dépôt afin de diversifier les habitats aquatiques
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- Critère hydraulique :
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- ne pas aggraver les inondations des parcelles riveraines ou des secteurs à l’aval
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- Critère écologique :
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- favoriser une recolonisation rapide du milieu par les biocénoses aquatiques et ripicoles typiques
- éviter la colonisation des abords immédiats du tronçon de rivière nouvellement créé par les espèces végétales exotiques envahissantes.
- promouvoir l’utilisation de végétaux d’origine locale pour les travaux de végétalisation
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- Critère économique :
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- limiter l’emprise foncière nécessaire aux travaux,
- impacter le moins possible l’exploitation agricole des parcelles riveraines
- limiter les coûts des travaux notamment concernant les ouvrages hydrauliques
- promouvoir des solutions d’aménagements simples, rustiques et peu onéreuses
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- Critère géomorphologique :
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