Avant d’aller aux champignons, Quelques règles de cueillette…
Que dit la loi ?
Comme toute production végétale, les champignons appartiennent au propriétaire du sol où ils poussent (art. 547 du code civil). En France, 75% des sols appartiennent à des particuliers. Le quart restant est la propriété de l’Etat ou des collectivités territoriales. Il est géré par l’Office National des Forêts (ONF). Quoi qu’il en soit, le ramassage des champignons par des tiers est une tolérance et non un droit. Dans les forêts publiques (domaniales, communales), la cueillette à caractère familial (quantités prélevées modestes et destinées à une consommation domestique) est généralement autorisée.
En revanche, dans les forêts privées, le ramassage des champignons est soumis à l’autorisation des propriétaires. Sur les terrains non clôturés ou en l’absence de panneaux en interdisant l’accès, le ramassage est souvent toléré, en vertu d’anciennes coutumes. Toutefois, les propriétaires peuvent décider d’interdire la cueillette ou instaurer un permis de récolte, s’ils estiment que les visiteurs sont trop nombreux et dégradent le site. Dans tous les cas, il est impératif de se renseigner avant de s’y aventurer.
Enfin, la cueillette des champignons peut être règlementée par un arrêté préfectoral qui délimite le territoire, la liste de champignons concernés et fixe la période d’application de la restriction ou de l’interdiction, ainsi que la quantité maximale à ramasser. Le ramassage abusif et non autorisé peut donner lieu à de lourdes amendes, de 150 à 750 € lorsque le volume extrait est supérieur à 5 litres.
Quelques précautions à prendre ?
– Limitez votre récolte aux champignons identifiés comme comestibles et savoureux.
– L’utilisation d’outils scarificateurs (pioche, râteau, …) est interdite. Vous pouvez néanmoins vous munir d’un couteau pour couper les champignons au ras du pied. De nombreuses espèces parviennent à repousser plusieurs fois dans la saison.
– Disposez les champignons à plat dans un panier. Ils s’abimeront moins que dans un sac en plastique où ils risquent en plus de fermenter.
– Ne piétinez pas les champignons qui ne vous intéressent pas. Même les espèces toxiques ont un intérêt écologique et peuvent servir de nourriture à des animaux ou à d’autres champignons.
Dernière recommandations : La Direction Générale de la Santé (DGS) et l’Institut de Veille Sanitaire (INVS) rappellent un certain nombre de recommandations en matière de cueillette et de consommation :
– Ne pas ramasser un champignon en cas de doute sur son état ou son identification. En cas de doute, demandez conseil à un pharmacien ou à un mycologue.
– Eviter les sites pollués (bords de routes, aires industrielles, décharges), les champignons concentrant les polluants.
– Séparer les champignons récoltés par espèce, un champignon vénéneux pouvant contaminer les autres.
– Les conserver au réfrigérateur et les manger deux jours au maximum après la cueillette.
– Les consommer en quantité raisonnable après une cuisson suffisante.
– En cas d’apparition d’un ou de plusieurs symptômes (tremblements, vertiges, nausées, vomissements, diarrhées et douleurs abdominales…), il convient de contacter le 15 ou le centre antipoison de la région.